Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/433

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continuellement remplie de ma pensée, qu’elle tire de l’amour de mes bienfaits : amour qui s’attache beaucoup moins aux biens mêmes qu’elle a reçus qu’à la Charité avec laquelle je l’en ai comblée.

Et tout d’abord elle considère le bienfait de la création, par laquelle je la fis à mon image et ressemblance. La considération de ce bienfait lui a fait connaître, dans le premier état que je t’ai exposé, le châtiment qui était réservé a son ingratitude, et l’a amenée à sortir de sa misère par le bienfait du Sang du Christ.

Par ce second bienfait je l’ai créée à nouveau en grâce en purifiant son visage de la lèpre du péché. Elle est ainsi placée dans le second état où elle éprouve une grande consolation dans la douceur de l’amour, en même temps que la douleur de sa faute. Elle comprend alors la gravité de son offense, en voyant comme je l’ai châtiée sur le corps même de mon Fils unique.

Puis elle se rappelle l’avènement de l’Esprit-Saint qui éclaira et éclaire toujours les âmes dans la vérité. Quand l’âme reçoit-elle cette lumière ? Après que, par le premier et par le second état, elle a reconnu mon bienfait en elle. Je lui envoie alors une lumière parfaite qui lui révèle la vérité sur moi le Père éternel, et lui fait comprendre que c’est par amour que je l’ai créée pour lui donner la vie éternelle. Telle est la vérité que je vous ai manifestée par le Sang du Christ crucifié. Dès que l’âme la connaît, elle l’aime, et dés qu’elle l’aime, elle prouve son amour en aimant uniquement ce