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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/465

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là aucun péché ; ce sera simplement moi, le Dieu éternel, qui me serai retiré de cette âme, comme je le fais souvent pour provoquer à la perfection, ainsi que je te l’ai expliqué, à propos des états intérieurs. J’aurai retiré le sentiment de ma présence, non nia grâce. Cette âme n’éprouvera plus de douceur, plus de consolation, elle demeurera dans la sécheresse, dans l’aridité, dans la souffrance. Sa souffrance, je la fais sentir à l’âme qui prie pour elle et cela par grâce et par amour pour l’âme en peine, afin que l’âme qui prie s’unisse à elle, pour l’aider à dissiper les ténèbres qui enveloppent son esprit. Tu vois donc, nia très douce et très chère Fille, combien tu serais aveugle et digne de blâme, si tu jugeais — toi ou quelque autre — sur cette simple apparence, que c’est le péché qui est la cause des ténèbres que je t’aurais montrées dans cette âme car tu as vu qu’elle n’était pas privée de ma grâce, mais seulement de la douceur que je lui faisais goûter, dans le sentiment de ma présence.

Ce que je veux et ce que vous devez vouloir, toi et mes autres serviteurs, c’est que vous vous connaissiez parfaitement vous-mêmes, afin de mieux connaître ma Bonté en vous. Laissez-moi juger les autres c’est mon affaire, et non la vôtre. Remettez-vous-en à moi du jugement qui m’appartient et ne retirez du péché d’autrui que la compassion pour le prochain, avec la faim de mon honneur et du salut des âmes. Avec un ardent désir, prêchez la vertu, et reprenez le vice on vous, et aussi dans