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CHAPITRE XI

(108)

Comment cette âme s’humilie en rendant grâces à Dieu. Elle prie ensuite pour le monde entier, et spécialement pour le corps mystique de la sainte Église, pour ses fils spirituels et pour les deux pères de son âme. Enfin elle demande à connaître les fautes des ministres de la sainte Église.

Alors cette âme, dans une véritable ivresse, paraissait hors d’elle-même. L’action de ses sens était suspendue en son corps, par l’union d’amour qu’elle avait faite avec son Créateur pendant que son esprit était ravi dans la contemplation de la Vérité éternelle, qui absorbait le regard de son intelligence. Cette vue de la Vérité l’avait faite tout amour pour la Vérité ! Et elle disait

O souveraine et éternelle Bonté de Dieu ! Eh ! que suis-je donc, moi misérable, pour que vous, Père éternel et souverain, vous m’ayez manifesté votre Vérité, pour que vous m’ayez découvert les ruses secrètes du démon et les illusions du sens propre, auxquelles je suis exposée, moi et les autres, pendant le pèlerinage de cette vie, afin que je ne sois trompée ni par le démon ni par moi-même ? Qui donc vous inspire ? L’amour ! Car vous m’avez aimée sans être aimée de moi.