Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/112

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Mais que doit faire le peuple pour éviter ce péril ? Il doit prier sous condition en formulant ainsi sa prière : " si ce ministre a dit ce qu’il devait dire, je crois vraiment que vous êtes le Christ Fils du Dieu vivant qui m’est donné en nourriture par l’ardeur de votre incompréhensible charité, en mémoire de votre très douce passion et du grand bienfait du Sang répandu avec un si ardent amour pour laver nos iniquités. " De cette façon, le peuple ne sera pas trompé par l’aveuglement du ministre, en adorant une chose pour une autre. La faute, en vérité, en est au seul ministre, mais les fidèles n’en seraient pas moins induits à faire un acte défendu .

O très douce fille, qui donc empêche la terre de les engloutir ? Qui retient ma puissance de les arrêter et de les immobiliser, comme des statues, en présence de tout le peuple, pour les couvrir de confusion ? Ma miséricorde. Je me contiens moi-même, ma miséricorde arrête ma justice divine. Je ne veux les vaincre qu’à force de miséricorde. Mais eux, ils sont obstinés comme des démons, ils ne connaissent pas, ils ne voient pas ma miséricorde. Ils semblent que tout ce que je leur donne n’est qu’un dû que je leur paie. Oui, l’orgueil les aveugle à ce point : ils ne voient plus qu’ils n’ont aucun droit, et que c’est pure grâce que je leur accorde.