Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ce Corps, ai-je dit, est un soleil. Le corps ne peut donc vous être donné, sans que vous soit donné aussi le sang ; ni le sang et le corps, sans l’âme de ce Verbe ; ni l’âme ni le corps, sans ma Divinité à moi, le Dieu éternel. L’un est inséparable de l’autre. Comme je te l’ai dit en un autre endroit, la nature divine ne se sépare jamais de la nature humaine : ni la mort, ni rien ne les peuvent diviser. C’est donc toute l’Essence divine que vous recevez en ce très doux sacrement, sous cette blancheur de pain. Comme le soleil est indivisible, ainsi Dieu se trouve tout entier, et l’homme tout entier, dans la blancheur de l’hostie. Diviserait-on l’hostie en mille et mille miettes s’il était possible, en chacune je suis encore, Dieu tout entier, homme tout entier, comme je t’ai dit. En divisant le miroir l’on ne divise pas l’image qui se voit dans le miroir, ainsi en divisant l’hostie, l’on ne divise pas Dieu, l’on ne divise pas l’homme, mais en chaque parcelle il y a tout entier le Dieu-homme. Et il n’est pas non plus diminué en lui-même, comme on le peut comprendre par l’exemple du feu.

Si tu avais une lumière et que tout le monde vint y allumer ses flambeaux, ta lumière n’en serait pas diminuée, et chacun cependant l’aurait tout entière. Il est vrai, pourtant, que chacun y participe plus ou moins suivant la matière qu’il présente à la flamme pour en recevoir le feu. Un exemple te le fera mieux comprendre.

Supposons qu’il y ait plusieurs personnes à venir chercher de la lumière avec des cierges. L’une