Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/161

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votre père et votre mère. Ce n’est pas par une peine corporelle, comme dans l’ancienne alliance par la circoncision, que mn providence procure cette purification, mais par la douceur du saint baptême. C’est ainsi que j’ai revêtu l’homme.

Et je l’ai réchauffé de même, lorsque mon Fils unique, par toutes les blessures de son corps, vous a découvert le feu de ma charité, qui était caché, jusque-là, sous la cendre de votre humanité ? N’est-ce pas assez pour réchauffer le cœur glacé de l’homme ? Ne faut-il pas qu’il soit bien obstiné dans son péché, bien aveuglé par l’amour-propre, pour ne pas voir à quel point je l’aime, et d’une si ineffable tendresse ?

Ma providence lui a donné encore la nourriture pour refaire ses forces, au cours de son pèlerinage en cette vie, comme je te l’ai déjà dit, en un autre endroit. J’ai aussi affaibli ses ennemis à tel point que nul ne peut lui nuire, si ce n’est lui-même. Le chemin a été tracé par le sang de mn Vérité, pour qu’il puisse atteindre le terme et parvenir à cette fin, pour laquelle je le créai. Et quelle est cette nourriture ? Je te l’ai déjà dit, c’est le corps et le sang du Christ crucifié, vrai Dieu et vrai homme, pain des anges et pain de vie : nourriture qui rassasie celui qui est affamé et fait ses délices de ce pain, mais laisse vide celui qui n’en a point faim. Car cette nourriture veut être mangée par la bouche du saint désir et savourée par l’amour. Tu vois donc bien que mn providence a tout disposé pour procurer à l’homme un réconfort.