Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/186

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dans une joie tranquille, jamais traversée d’aucune peine ? Voilà pourquoi ma providence a permis, que le monde produisit en abondance les tribulations. Par elles j’éprouve la vertu de mes serviteurs, et dans les peines qu’ils souffrent, dans la force avec laquelle ils les endurent, dans la violence qu’ils se font à eux-mêmes, je trouve un titre à la récompense. Ainsi ma providence a tout ordonné, tout disposé avec une sagesse parfaite.

J’ai donné beaucoup à l’homme, parce que je suis riche et que je le pouvais faire ; et je le puis toujours, car ma richesse est infinie. Tout a été fait par moi, et sans moi rien ne peut être. Et donc l’homme veut-il la beauté, je suis la beauté ; veut-il la bonté, je suis la bonté, car je suis bon souverainement ; je suis la sagesse, je suis doux, je suis juste, je suis miséricordieux. Je suis généreux et non pas avare ; je suis celui qui donne à qui lui demande ; j’ouvre à celui qui frappe vraiment ; je réponds à qui m’appelle. Je ne suis pas ingrat, je reconnais mes serviteurs et j ’aime à récompenser ceux qui se dépensent pour moi, pour l’honneur et la gloire de mon nom. Je suis joyeux et je conserve en constante allégresse l’âme qui s’est revêtue de ma volonté. Je suis cette grande providence, qui jamais ne fait défaut à mes serviteurs qui espèrent en elle, soit pour leur âme, soit pour leur corps.

Comment l’homme peut-il refuser de croire que j’aurai soin de lui, lui que j’ai créé à mon image et ressemblance, quand il me voit nourrir et préserver le ver dans le bois sec, donner leur pâture