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CHAPITRE XIV

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De la providence de Dieu en général vis-à-vis de ses créatures, en cette vie et dans l’autre.

Ma fille, dilate ton cœur et ouvre l’œil de ton intelligence éclairée par la lumière de la foi, pour voir avec quel grand amour et quelle providence j’ai créé l’homme et tout ordonné en lui pour qu’il jouisse du souverain et éternel bonheur qui est le mien. J’ai pourvu à tout, je te l’ai dit, pour l’âme et pour le corps, dans les imparfaits et dans les parfaits, dans les bons et dans les méchants, au spirituel comme au temporel, au ciel et sur la terre, en cette vie mortelle comme dans la vie immortelle.

Durant votre passage en cette vie mortelle, je vous ai enchaînés dans les liens de la charité. Qu’il le veuille ou non, l’homme est lié à son semblable, s’il se sépare de lui par un sentiment contraire à la charité avec le prochain, il n’en demeure pas moins attaché à lui par la nécessité. J’ai voulu que vous demeuriez unis les uns aux autres et par les actes et par le cœur dans la charité ; mais si vous perdez la charité du cœur par vos péchés, pour que vous soyez obligés de conserver encore des liens entre