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CHAPITRE XVII

(151)

Excellence de la pauvreté spirituelle. Comment le Christ a enseigné cette pauvreté, non seulement par ses paroles, mais par son exemple. De la providence de Dieu envers ceux qui embrassent cette pauvreté.

Je t’ai déjà touché un mot, pour te faire mieux apprécier le trésor de la pauvreté volontaire spirituelle. Qui la connaît, sinon les chers pauvres mes serviteurs qui, pour passer par ce chemin et entrer par cette porte étroite, ont jeté bas le fardeau des richesses ? Les uns le font réellement et spirituellement ; ce sont ceux qui observent, réellement et spirituellement, et commandements et conseils. Les autres se contentent d’observer le conseil spirituellement, en se dépouillant de toute attache aux biens de ce monde. Dès lors, ils ne les possèdent plus avec un amour désordonné ; ils observent avec un saint respect, l’ordre que j’ai fixé moi-même ; ils ne se font pas les propriétaires de ce qu’ils ont, ils en demeurent les dispensateurs, au service des pauvres. Ce second état est bon ; le premier est plus parfait, plus méritoire, plus dégagé d’entraves, plus propice aux interventions extérieures et éclatantes de ma providence, que je veux achever de te faire connaître en te recommandant la pauvreté