Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

J’ai fait d’eux des anges, et ils doivent être en cette vie, comme les anges de la terre. De toute âme j’exige la pureté, la charité. A toute âme je demande de m’aimer, Moi, d’aimer son prochain, de subvenir à ses besoins, suivant ses moyens, le secourant de ses prières et demeurant en union de charité avec lui, comme je te l’ai exposé en un autre endroit, en traitant ce sujet.

Mais je requiers bien davantage la pureté dans mes ministres, l’amour envers Moi et envers le prochain, auquel ils doivent dispenser le Corps et le Sang de mon Fils unique, avec une charité ardente, et la faim du salut des âmes, pour la gloire et l’honneur de mon nom. Comme ils veulent la pureté du calice où ils offrent le sacrifice, moi aussi j’exige la pureté et netteté de leur cœur, de leur âme, de leur esprit. Et leur corps aussi, comme instrument de l’âme, je demande qu’ils le conservent dans une parfaite charité, qu’ils ne le souillent pas dans la fange de l’impureté, qu’ils ne soient pas enflés d’orgueil, à l’affût des grandes prélatures, qu’ils ne soient pas cruels envers eux-mêmes et envers leur prochain. Car, s’ils sont cruels envers eux-mêmes par leurs péchés, ils sont, par le fait même, cruels pour les âmes de leur prochain : ils ne leur donnent pas l’exemple de leur vie, ils n’ont pas le souci de les arracher aux mains du démon, ni d’administrer le Corps et le Sang de mon Fils unique, et Moi-même, la vraie lumière, dans les autres sacrements de la sainte Église. Ainsi donc, ils ne peuvent être cruels à eux-mêmes, sans l’être aux autres.