Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/287

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La discipline y est toute royale : il n’a pas voulu que sa règle obligeât sous peine de péché mortel. C’est moi, la vraie lumière qui l’ai éclairé en ce point. Ma providence a eu égard par là, à la faiblesse des moins parfaits : car bien que tous ceux qui observent la constitution soient parfaits, Il s’en rencontre néanmoins toujours, en cette vie, qui sont moins parfaits que les autres. De la sorte, parfaits et non parfaits sont à l’aise, à bord de cette barque. Dominique s’accorde ainsi avec ma Vérité, en voulant non la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Aussi sa religion est-elle toute large, toute joyeuse, toute parfumée : elle est elle-même un jardin de délices.

Mais les malheureux qui n’en observent pas la règle et en transgressent les ordonnances, l’ont transformé en une lande inculte et sauvage. On n’y trouve plus guère ni le parfum de la vertu ni la lumière de la science, en ceux que l’ordre nourrit dans son sein. Ce n’est pas l’Ordre que j’accuse, car par lui-même, je te l’ai dit, il est plein de délices ; mais il n’est plus ce qu’il était au commencement.

Il était une fleur. Il comptait des religieux de grande perfection, qui rappelaient saint Paul, par l’éclat de leur lumière. Leurs yeux n’avaient pas plutôt découvert les ténèbres de l’erreur, qu’ils les avîiient déjà dissipées.

Vois le glorieux Thomas ! quelle noble intelligence et tout entière appliquée à la contemplation