Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/298

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à ses assauts par les veilles et les prières. Le regard de son intelligence fixé sur moi, il voit à la lumière de la foi, que tout son secours est en moi, que je puis, que je sais, que je veux le secourir. Je lui ouvre les bras de ma tendresse, et je l’invite à venir y chercher une protection contre lui-même si l’oraison mentale lui semble impraticable, dans le trouble et l’agitation de son esprit, il recourt à la prière vocale, ou à quelque exercice corporel pour ne pas demeurer oisif ; et il se tourne vers moi, le cœur plein de foi, persuadé que mon amour ne lui refuse rien. Du fond de son âme, l’humilité véritable lui fait entendre, qu’il est indigne de la paix et du repos d’esprit, dont jouissent mes autres serviteurs, et qu’il a mérité tons les châtiments. Après s’être ainsi abaissé lui-même en son âme, par la haine et le mépris de soi, il lui semble qu’il ne pourra jamais assez souffrir. Son espérance en moi, ne l’abandonne pas plus que ma providence. Par la foi, par l’obéissance, il traverse sans péril, sur la barque. de la religion, cette mer des tempêtes. Voilà comment, dans le recueillement de sa cellule, il échappe à l’oisiveté.

L’obéissant veut être le premier à entrer au chœur et le dernier à en sortir. Voit-il un Frère plus obéissant et plus zélé, il en conçoit une sainte envie, et cherche à lui dérober cette vertu à son propre profit, sans vouloir cependant qu’elle diminue en lui ; car un pareil désir serait contraire à la charité envers son prochain.

L’obéissant ne déserte pas le réfectoire, il est