Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/316

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la sainte obéissance, avec l’anneau de la très sainte foi. Qu’ils ne s’endorment plus dans cet état qui m’est si odieux à moi et si dangereux pour eux-mêmes. C’est à ces religieux surtout que l’on pourrait dire cette parole : " Malheur à vous, les tièdes ! Que n’étes-vous de glace ! Si vous ne changez point, vous m’obligerez à vous vomir de ma bouche. (Ap 3, 15) "

Je les vomirai en effet et de la manière que j’ai dite ; car, s’ils demeurent dans leur torpeur, ils sont tout près de tomber et, s’ils tombent, je les réprouverai. J’aimerais mieux que vous fussiez glacés, c’est-à-dire que vous fussiez restés dans le monde avec l’obéissance commune, qui est comme une glace en regard de l’obéissance religieuse. C’est en ce sens que j’ai dit : " Puissiez-vous être de glace !"

Je t’ai interprété cette parole pour que tu ne tombes pas en cette erreur, de croire que je préférerais la glace du péché mortel à la tiédeur de l’imperfection. Non, je ne puis vouloir le péché ; je suis exempt de ce poison. Il me déplaît tellement, même dans l’homme, que je n’ai pas voulu le laisser sans châtiment. Comme l’homme ne suffisait pas à porter la peine due à sa faute, j’envoyai le Verbe, mon Fils unique, qui l’infligea à son corps par l’obéissance.

Qu’ils sortent donc de leur engourdissement et qu’ils s’adonnent aux saints exercices, aux veilles, à l’humble et persévérante prière ; qu’ils aient toujours