Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/319

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de toi sa servante. Tu es tendre et compatissante. Avec bonté, avec mansuétude, tu acceptes tous les fardeaux, parce que tu as pour compagnes la force et la vraie patience ! Ton front est ceint de la couronne de la persévérance. Rien ne t’abat, ni les importunités du supérieur, ni les grandes charges qu’il t’impose sans discrétion la lumière de la foi t’apprend à tout supporter. Tu es tellement liée avec l’humilité, qu’aucune créature ne peut t’arracher aux mains du saint désir, dans l’âme qui te possède.

Que dire, très chère et bien-aimée fille, de l’excellence de cette vertu ? Disons qu’elle est un bien sans mélange. Elle demeure cachée dans, la barque, à l’abri de tous les vents contraires. Grâce à elle, l’âme accomplit sa traversée, par les bras de la religion et des supérieurs, et non par les siens ; car le vrai obéissant n’a pas de compte à me rendre de lui-même ; seul son prélat est responsable devant moi.

Enflamme-toi, fille bien-aimée, pour cette glorieuse vertu ! Veux-tu me remercier des bienfaits que tu as reçus de moi, Père éternel ? Sois obéissante ! C’est l’obéissance qui te prouvera que tu n’es pas ingrate, parce qu’elle procède de la charité c’est l’obéissance qui te prouvera que tu n’es pas ignorante, parce qu’elle procède de la connaissance de ma Vérité. Elle est un trésor, que vous a fait connaître mon Verbe qui vous enseigna la voie de l’obéissance, comme votre règle et votre modèle en se faisant obéissant jusqu’à la mort ignominieuse