Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/329

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chose serait possible : sans s’enquérir de ce qui adviendrait, simplement il obéit. En vertu de son obéissance et de sa foi, le bois sec reverdit et porta des fruits, pour témoigner que cette âme avait échappé à la sécheresse de la désobéissance, pour retrouver sa sève et produire le fruit de l’obéissance. Aussi, les saints pères appelaient-ils le fruit de cet arbre, la pomme de l’obéissance.

Et les animaux ! Veux-tu voir comme ils sont au service de l’obéissant ? Regarde ce disciple à qui son abbé commanda, au nom de l’obéissance, de s’emparer d’un dragon. Simplement il y alla et par la vertu de son obéissance ramena la bête qu’il conduisit au supérieur. Celui-ci, en vrai médecin, voulant préserver son religieux de la vaine gloire et éprouver sa patience, le chassa de sa présence en lui disant : Va, tu n’es qu’une bête qui en conduit une autre enchaînée.

Et le feu ! regarde : c’est la même soumission ! Tu as lu dans la sainte Ecriture, combien, plutôt que de transgresser mes commandements, ont préféré se laisser jeter dans les flammes ! Le feu ne leur causait aucun mal. C’est le fait des trois enfants dans la fournaise, et c’est aussi l’histoire de bien d’autres que je pourrais citer.

L’eau à son tour ! Tu connais ce trait de Maur, envoyé par l’obéissance, pour tirer de l’eau un disciple en train de se noyer. Il n’eut aucun retour sur lui-même ; il n’eut d’autre pensée, à la lumière de la foi, que d’accomplir l’ordre de son prélat, et il s’avança hardiment. Il alla sur l’eau comme s’il eut