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CHAPITRE II

(167)

Comment cette âme très dévote, en remerciant et en louant Dieu prie pour le monde entier et pour la sainte Etlise. Elle termine cet ouvrage en recommandant la vertu de foi.

Alors, cette âme, qui avec le regard de l’intelligence et à la lumière de la très sainte foi, avait vu et connu la Vérité et l’excellence de l’obéissance, qui l’avait entendue par le sentiment, goûtée par l’amour, dans un désir pâmé, qui fixait toute son âme dans la divine Majesté, lui rendait grâce : Merci, disait-elle, merci à vous Père éternel, qui ne m ’avez pas méprisée, moi, votre créature, qui n’avez pas détourné de moi votre visage, mais avez au contraire exaucé mes désirs. Vous la lumière, vous n’avez pas regardé à mes ténèbres ; vous la vie, vous ne m’avez pas repoussée, moi qui suis la mort. Vous le médecin, vous n’avez pas fui de moi, à cause de mes graves infirmités. Vous, pureté éternelle, vous n’avez pas été rebuté par mes innombrables souillures. Vous l’Infini, vos yeux se sont abaissés sur moi, qui suis finie. Vous la sagesse, vous avez condescendu à ma folie. Ni le nombre et l’énormité de mes fautes n’ont arrêté votre sagesse, votre bonté, votre clémence, votre bien infini, et vous ne m’avez point méprisée, malgré les innombrables