Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/42

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nourris du Sang, qu’ils ont grandi par la vertu du Sang, sur le giron de la sainte Église, et aujourd’hui les voilà ! La crainte a fait d’eux des révoltés ! Sous le prétexte de redresser les fautes de mes ministres, que j’ai déclarés inviolables, que je leur ai défendu de toucher, ils se sont séparés du sein de leur Mère. Quelle terreur ne doit pas être la tienne et celle de mes serviteurs en entendant rappeler cette misérable alliance ! Ta langue ne pourrait dire combien elle est abominable à mes yeux. Le pire, c’est que sous le manteau des fautes de mes ministres, ils essayent de cacher leurs propres iniquités ! Ils oublient qu’il n’est de manteau si épais que ne perce mon regard. Ils peuvent bien se dérober aux yeux des créatures, non aux miens : rien ne m’est caché, tout m’est présent. Que pourriez-vous me cacher à Moi, qui vous aimai et vous connus, avant même que vous ne fussiez ?

C’est là une des raisons, pour lesquelles ces infortunés mondains ne se convertissent pas. Privés qu’ils sont de cette lumière de la Foi vivante, ils ne croient pas vraiment que je les voie ! S’ils croyaient en vérité que je connais leurs crimes, que chaque faute est punie, comme toute bonne action récompensée, ils ne commettraient pas tant de péchés, ils se repentiraient de ceux qu’ils ont commis, ils imploreraient humblement ma miséricorde ! Et Moi, par la vertu du sang de mon Fils, je leur accorderais mon pardon. Mais ils s’obstinent dans le mal ; ils appellent sur eux, par leurs fautes, la réprobation de ma Bonté ; ils se sont précipités dans