Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/47

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n’ont de valeur et ne donnent la vie qu’en vertu du Sang.

Tous, à des degrés divers, et chacun selon son état, ont pouvoir de Moi de distribuer la grâce de l’Esprit-Saint.

Et par quel moyen répandent-ils la grâce ? Par la lumière de la grâce qu’ils ont tirée de la vraie Lumière.

Cette lumière est-elle seule ? Non la lumière de la grâce ne peut être seule ni être divisée, on l’a tout entière ou on ne l’a pas du tout.

Celui qui est en péché mortel est privé de la lumière de la grâce, et qui a la grâce possède dans son intelligence la lumière qu’il faut pour me connaître Moi qui lui ai donné la grâce et la vertu qui conserve la grâce. Par cette lumière, il connaît également la misère du péché et la cause du péché, qui est l’amour-propre sensitif. Aussi est-il pris de haine pour cet égoïste amour, et par cette haine il reçoit dans sa volonté la chaleur de la divine Charité, car la volonté accompagne l’intelligence. Il reçoit la couleur de cette glorieuse lumière, en suivant la doctrine de ma douce Vérité, qui remplit sa mémoire du souvenir des bienfaits du sang.

Tu le vois, l’on ne peut recevoir la lumière sans bénéficier en même temps de la chaleur et de la couleur, parce qu’elles sont unies ensemble et ne font qu’une même chose. Pareillement, je te l’ai expliqué, l’âme ne peut diriger vers moi le vrai Soleil, une de ses puissances, sans que, du même