Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/69

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leur vie déréglée et criminelle sur les autres créatures raisonnables qui leur sont soumises. Ils couvrent de honte et remplissent de douleur les âmes qui sont ainsi témoins de leur existence désordonnée. Souvent même, ils jettent le trouble et le tourment dans les consciences qui se laissent détourner de l’état de grâce et de la voie de la Vérité. En les entraînant au péché, ils les conduisent par le chemin du mensonge, bien que ceux qui les suivent soient pourtant sans excuse ; car aucune puissance ne peut les contraindre au péché mortel, pas plus celle des démons visibles que celle des démons invisibles. Personne ne doit se régler sur leur vie ni imiter ce qu’ils font. C’est ce qu’ils disent que vous devez faire (Mt 23, 3), comme vous en avertit ma Vérité, dans le saint Evangile. La doctrine que vous devez suivre, c’est celle qui vous est donnée dans le corps mystique de la sainte Église, conservée dans les saintes écritures et proclamée par mes hérauts, les prédicateurs chargés d’annoncer ma parole.

Ne les imitez pas dans leur vie mauvaise, si vous ne voulez pas les suivre dans les malheurs qu’ils méritent ; et gardez-vous aussi de les punir : vous m’offenseriez. Laissez leur vie coupable, et ne recueillez d’eux que la doctrine. Réservez-moi le châtiment, car je suis le Dieu bon et éternel qui récompense toute bonne action et punit toute faute. Pour être mes ministres, ils n’en sont pas moins