Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/94

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lumière, et toi, tes yeux lascifs lancent des flèches empoisonnées, mortelles pour ton âme et pour le cœur de ceux qui sont l’objet de tes regards criminels !

J’ai enduré qu’il fût abreuvé de fiel et de vinaigre, et toi, comme un animal glouton, tu cherches tes délices en des mets délicats, tu te fais un dieu de ton ventre ! Ta langue ne profère que des paroles déshonnêtes et vaines. Cette langue qui devrait être employée à redresser le prochain, à annoncer ma parole, à dire l’Office, en union avec le cœur, je n’en reçois que vilenies ; ce ne sont que jurements, mensonges, parjures, quand encore tu ùe vas pas jusqu’à blasphémer mon nom !

J’ai supporté qu’on lui liât les mains pour te délivrer toi et toute la race humaine, des liens du péché. Tes mains, à toi, ont reçu l’onction, elles ont été consacrées pour administrer le très saint Sacrement, et toi, vilainement, tu les fais servir, ces mains, à des usages infâmes. Toutes les œuvres de tes mains sont corrompues, toutes sont ordonnées au service du démon.

O malheureux I A quelle dignité pourtant ne t’avais-je pas élevé, en t’appelant, toi et toute créature raisonnable, à me servir, Moi seul !

J’ai voulu que les pieds de mon Fils unique fussent percés, pour te faire de son corps une échelle ; et, que son côté fut ouvert, pour te faire voir le secret du cœur. Je l’ai disposé, comme un asile toujours ouvert, où vous pourrez connaître et goûter l’Amour ineffable que je vous ai, en trouvant