Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/108

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dreſſez, ils brilloient d’un éclat extraordinaire. Le Roy fut fort ſurpris d’une telle rencontre ; il ſavoit trop l’uſage de la civilité pour ne pas aborder cette Princeſſe. Il la trouva belle : mais il fut inſenſible juſqu’au premier morceau qu’il mangea. Elle le pria de s’arrêter quelques momens dans ſes tentes ; elle luy fit un repas delicieux, & ce pauvre Prince ſe trouva pris & ſi charmé d’Uliciane, qu’il luy propoſa de l’épouſer ſans attendre plus long-temps. Elle ne ſe fit point prier, comme l’on peut croire, & jamais nôces de cette importance ne ſe firent avec moins de ceremonie.

Il ne fut pas difficile à Uliciane de conſerver l’empire qu’elle avoit ſur l’eſprit du Roy. Elle careſſa fort la petite Pretintin, qui étoit paſſionnément aimée de ſon pere ; auſſi étoit elle la plus aimable creature qu’on pouvoit voir.

Tous les dons de beauté étoient répandus ſur ſa perſonne.

Elle approchoit de ſes quatre ans, c’étoit le terme preſcrit par les deſtinées, & fi elle le paſſoit il devoit être fatal à l’amour d’Uliciane ; quand cette Fée ſe confia à ſon favory, qui étoit le miniſtre