Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/119

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Alors Tourbillon fit le recit que j’ay déja fait ; & la Princeſſe Pretintin épouvantée de la fureur de ſa belle-mere, parut reconnoiſſante des obligations qu’elle avoit au fils de Zephir.

La Reine vous aime donc, continua-t-elle, & vous ne l’aimez plus ? Non, réprit le Prince de l’air, aprés des faveurs peu deſirées & trop optenuës je l’abandonnay : mais ſi vous le voulez je penſe que je vous aimeray conſtamment.

Ah ! je vous prie ne parlons point d’amour, répliqua Pretintin, je ne veux point du vôtre, celuy de Nirée fait tout le charme de ma vie ; ſoyez mon amy ſolide, vous pouvez me ſervir encore contre les mauvais deſſeins d’Uliciane. Mais comment pourray-je vous appeller à mon ſecours, puis qu’on ne ſait jamais où vous étes ? Voilà luy dit-il, une trompette parlante ; quand je ſérois au bout du monde, appellez-moy, je viendray : Mais ne vous en ſervez qu’au beſoin, continua-t-il ; car quoyque cette trompette n’ait qu’un demy pied de long, le ſon qui en ſort eſt ſi terrible, que les peuples effrayez tomberoient d’épouvante à l’entendre ; le cor d’Aſtolphe n’étoit qu’un faucet au