Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/185

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jets. Ses ſentimens ſi fougueux devîn rent ſolides, cette legereté impetueuſe ſe paſſa, & tout ce feu ſe fixant pour la Princeſſe, il crut dés ce moment qu’il l’aima, n’avoir jamais aimé qu’elle.

Ce ne fut pas le ſeul effet de la Puiſſance d’Amour ; le même miracle ſe produiſit dans l’ame de Lantine, elle ne voulut plus plaire qu’à un ſeul. Elle connut qu’elle étoit aimée du Prince Panpan, elle l’aima à ſon tour. Elle n’eut plus de deſir, que pour luy, & ſe renfermant dans le plaſir de cette conquête, elle haïſſoit ſes charmes quand ils continuoient de luy gagner des cœurs.

Il y avoit un jour de l’année qui étoit deſtiné pour recevoir les tributs que tant de Princes faiſoient à la Princeſſe. Ils étoient tous aſſemblez au pied de ſon Trône dans une grande Salle pleine de Courtiſans. La Princeſſe avec ſa ſuite la traverſa, monta ſur ce Trône, y brilla un moment ; & ſe dépoüillant, pour ainſi dire, d’une majeſté embaraſſante, elle paſſa ſeule, dans un magnifiqe Cabinet, où l’on faiſoit entrer l’un aprés l’autre chacun de ſes illuſtres Tributaires.

Ils luy firent des preſens d’une ma-