Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/190

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tre affaire la deſtinée reſſerre un peu mon pouvoir, & j’avouë franchement auſſi, que je me veux un peu divertir par la diverſité des avantures, par où je pretends vous conduire.

Panpan l’alloit conjurer d’abreger ſes peines, & s’alloit peut-être embaraſſer dans un long diſcours. Il ouvroit la bouche pour le commencer, quand il ne vit plus rien auprés de luy qu’une grande trace de lumiere, & une Fléche à ſes pieds.

Ah Sorcier ! s’écria-t-il en la relevant, qui jettes tes charmes dans le fonds de mon cœur ; fais que la durée en ſoit éternelle par une abondante ſuite de douceurs.

Il crut que l’Amour l’aideroit. Dans cette penſée il reſolut d’aller au Palais où l’on retenoit ſa belle Princeſſe ; il avoit à ſa main la Fléche que ce petit Démon luy avoit laiſſée, Il fut bien étonné de trouver des Corps de Gardes avancées dont l’eſpece le ſurprit. C’étoit une rangée de Statuës de marbre, qui toutes avoient l’arc tendu. Elles décocherent leurs traits dés qu’il parut de loin, & il connut bien qu’il ne pouvoit approcher ſans un évident peril de ſa vie.