Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/200

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puis-je même être l’objet de tous ceux que vous pouvez avoir ? J’ay mal à un pied, Seigneur, luy répliqua la Princeſſe, il me ſeroit de danſer. Eh bien, dit-il, on danſera devant vous, Et lors prenant ſa Baguette, & diſant quelques paroles, il preſenta la main à Lantine, & la conduiſit dans une ſalle, où il y avoit un grand nombre de belles & de Courtiſans, avec toute la preparation d’une Fête magnifique.

Lantine ſoûpiroit de temps en temps, & voyoit tout cet appareil ſans plaiſir. Quelle Féte, diſoit-elle en elle-même ; qu’elle eſt differente de celle que je croyois avoir ! elle s’ennuyoit mortellement. Il n’y avoit pas un quart d’heure que le Bal étoit commencé, qu’elle croyoit qu’il y en avoit cent. Son chagrin paroiſſoit ſur ſon viſage, la Fée s’en apperçût & l’en gronda ; & voulant continuer ſa gronderie, elle ouvrit la bouche pour parler, elle ne la put plus refermer, & demeura en cet état : ce qui ſurprit un peu la Princeſſe. En ce même temps le Seigneur du Roc affreux danſoit, & la femme qui figuroit avec luy ayant achevé ſa danſe, elle fut ſe remettre à ſa place ; il danſa tout ſeul, & danſa toûjours : ce qui ne cauſa