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L’Amour ſe ſepara ainſi de la Princeſſe. Elle fit appeller toutes ſes Filles, elle leur ordonna de s’aller ajuſter ; elle leur prêta même toutes ſes pierreriers, & leur dit de revenir la trouver quand elles ſeroient dans la derniere parure. Lantine changea d’habit, elle en mit un blanc, qui n’étoit agréable que par ſa fimplicité, elle ſe coëffa avec des fleurs ; belle de ſa ſeule beauté.

Quand elle fût prête, & que ſes Filles furent revenuës, elle n’attendoit que le moment que l’Amour alloit paroître : elle fut un peu déconcertée de voir arriver la Fée Abſoluë & le Seigneur du Roc Affreux. Ce contre-temps luy fit de la peine.

Vous voilà donc faite d’une maniere à conquerir toute la Terre, luy dit le Seigneur du Roc affreux ? Pourquoy donc la parure de toutes vos Filles, interrompit bruſquement la Fée ? pourquoy ſont-elles de la ſorte ? Pour me récréer les yeux, réprit Lantine ; je me divertis à ce que je puis dans la captivité où vous me tenez. Eh bien, Princeſſe, répartit l’Enchanteur, je vais vous faire preparer un Bal ; vous aimez la danſe. Comme je puis fatisfaire ces deſirs-là, que ne