Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/26

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ait jamais eu, & tout le monde m’aima & me voulut poſſeder ; on m’appelle Deſirs : toutes les volontez m’étoient ſoûmiſes, & j’avois place dans tous les cœurs. Un jeune Prince plus rempli de moi qu’aucun autre, s’attacha uniquement à moy ; je le comblay d’eſperance & de ſatisfaction. Nous allions nous unir pour toûjours l’un à l’autre, quand les Fées jalouſes de me voir la paſſion univerſelle, & ne pouvant ſouffrir les agrémens qu’elles n’ont pas donnez, m’enleverent un jour au milieu de ma gloire, & m’ont miſe icy dans un vilain lieu. Elles m’ont dit qu’elles m’étoufferoient demain matin, ſi je n’ay pas executé un ordre ridicule qu’elles m’ont impoſé ; dites-moy preſentement qui vous étes. Je vous ay tout dit, réprit Plus belle que Fée, à mon nom prés. On m’appelle Plus belle que Fée. Vous devez donc être bien belle, réprit la Princeſſe Deſirs ; j’ay grande envie de vous voir. J’en ay bien autant de mon côté, répartit Plus belle que Fée. Y a t-il une porte qui donne icy, car j’ay une petite clef qui peut être ne vous ſeroit pas inutile. Lors cherchant, elle en trouva une qu’elle pouvoit effective-