Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/25

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que feray-je, diſoit cette voix ; On veut que je change les glands qui ſont dans ce boiſſeau en des perles Orientales. Plus belle que Fée, moins ſurpriſe qu’elle ne l’auroit été deux heures auparavant, frapa deux ou trois petits coups contre les ais, & dit aſſez haut : Si l’on donne des peines icy, il s’y fait en même temps des miracles ; eſperez. Mais contez-moi, je vous prie, qui vous étes, je vous diray auſſi qui je ſuis. Il m’eſt plus doux de vous ſatisfaire, réprit l’autre perſonne, que de continuer mon employ. Je ſuis fille de Roy ; on dit que je nâquis charmante : les Fées n’aſſiſterent point à ma naiſſance ; vous ſavez qu’elles ſont cruelles à ceux dont elles n’ont pas pris la protection en naiſſant. Ah je ſe ſay trop, réprit Plus belle que Fée : Je ſuis belle comme vous, fille de Roy & malheureuſe, par ce que je ſuis aimable ſans le ſecours de leurs dons. Nous voilà donc compagnes, réprit l’autre ? Mais étes vous amoureuſe ? Il ne s’en faut gueres, dit aſſez bas Plus belle que Fée ; continuez, réprit elle tout haut, & ne me queſtionnez plus. Je fus eſtimée, pourſuivoit l’autre, la plus charmante choſe qu’il y