Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/59

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Tour n’avoit point de porte pour y entrer ; il y avoit de grands & beaux appartemens auſſi éclairez que ſi la lumiere du ſoleil y fût entrée, & qui recevoient le jour par le feu des aſcarpoucles dont toutes ces chambres brilloient. Tout ce qui étoit neceſſaire à la vie s’y trouvoit ſplendidement ; toutes les raretez étoient ramaſſées dans ce lieu. Perſinette n’avoit qu’à ouvrir les tiroirs de ſes cabinets, elle les trouvoit pleins des plus beaux bijoux, ſes garderobes étoient magnifiques autant que celles des Reines d’Afie, & il n’y avoit pas une mode qu’elle ne fût la premiere à avoir. Elle étoit ſeule dans ce beau ſéjour, où elle n’avoit rien à deſirer que de la compagnie ; à cela prés tous ſes déſirs étoient prévenus & ſatisfaits.

Il eſt inutile de dire qu’à tous ſes repas les mets les plus délicats faiſoient ſa nourriture : mais j’aſſureray que comme elle ne connoiſſoit que la Fée, elle ne s’ennuyoit point dans ſa ſolitude, elle liſoit, elle peignoit, elle joüoit des inſtrumens & s’amuſoit à toutes ces choſes qu’une fille qui a été parfaitement élévée n’ignore point.

La Fée luy ordonna de coucher au