Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/22

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s’y rattache au double point de vue de l’étude des mœurs et de l’histoire littéraire, c’est surtout parce que Mlle  de la Force appartient particulièrement à cette époque ; en effet, elle en a traversé les principales phases, puisqu’elle a assisté à la seconde moitié du règne de Louis XIV et qu’elle survécut à la régence.

Admise dans l’intimité de la dauphine de Bavière, des deux princesses de Conti, des duchesses de Bourbon et du Maine, elle a connu particulièrement Antoine Hamilton et le chevalier de Gramont, les duchesses de Bouillon et de Mazarin, Mlle  de Scudéry et Ninon, le grand prieur et le duc de Vendôme, Chapelle et Chaulieu, la Fare et Malézieu, J.-B. Rousseau et Voltaire.

Les ouvrages de Mlle  de la Force offrent des types de cette école, qui à la pureté et à l’élégance du style réunissait les formes de la galanterie et la délicatesse des sentiments. Si l’on consulte les témoignages les plus anciens, voici ce qu’en dit le Mercure galant :

« Son esprit est connu de tout le monde, et on convient qu’il est digne de son cœur et que son cœur est encore plus grand que sa