Page:Caumont Les Jeux d esprit.djvu/47

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la raillerie jusqu’à la comparaison des tems héroïques. Jouissons de celui qui est si doux et si charmant ; il vaut bien l’autre ; nous y voyons des beautez qui pourroient peut-être défigurer celle d’Hélène, et je crois qu’en galanterie nous valons bien leurs Héros.

— Songeons donc à demeurer ici, reprit la Rochefoucauld, et sans nous mettre beaucoup en peine ni de la Cour du vieux Priam, ni de celle du jeune Louis, donnons tous nos soins à divertir cette divine Princesse, acheva-t-il en regardant Mme la Princesse de Conty.

— Je voudrois, répartit-elle, faire un divertissement tout nouveau des divertissemens les plus communs, en un mot de ce que nous apelons les jeux. Il n’y a pas un de nous qui ne s’y soit amusé mille fois en son enfance, mais je voudrois que dans ces jeux il y eut de l’esprit et du plaisir. Tant il est vrai qu’on peut ennoblir les choses les plus simples et les rendre en même tems instructives et agréables.

— Mais encore, Madame, interrompit vivement la Princesse Henriette qui étoit jeune et gaie, faites nous entendre comment vous disposeriez de ces jeux-là.

— J’ai grande impatience d’en voir l’économie, dit le Marquis de Créqui, et comment, par exemple, la Princesse nous pourroit faire quelque chose d’agréable du pour et contre.