Page:Caylus - Oeuvres badines complettes T1.djvu/63

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Les larmes du malheureux roi touchèrent le comte. Il se rendit aux prières de son prince, & à la triste situation de sa patrie. Bientôt, par ses conseils, les chrétiens remportèrent un avantage considérable sur les infidèles, dont ils brûlèrent & pillèrent le camp. Quelques jours après, le roi Maure envoya défier le roi d’Angleterre à un combat particulier qui décideroit la guerre. Le roi Anglais accepta le défi ; mais ses forces ne répondoient pas à son courage, & le conseil ne vouloit pas consentir qu’il s’exposât lui & son royaume à une perte certaine. Le roi des Canaries étoit un des hommes les plus forts & les plus adroits de sa nation. Le roi d’Angleterre se confiant à la promesse qui lui avoit été faite, crut ne devoir choisir d’autre que l’hermite même pour se démettre en sa faveur de la royauté, & le charger d’un combat qui ne pouvoit se faire que de roi à roi. Il ne se trouva point d’armes qui pussent convenir à l’hermite, dans toute la ville ; il fallut avoir recours à celles qu’il avoit laissées à la comtesse de Warwick en partant pour Jérusalem, & dont il indiqua la forme & les couleurs.

Le roi hermite défit & tua le roi Maure dans le combat. Cette mort ne termina cependant pas la guerre ; le nouveau roi que l’on élut à sa place refusa d’exécuter le traité.

Le comte de Warwick donna dans la suite de cette guerre de nouvelles preuves de sa valeur &