Mademoiselle de Biron n’étoit pas jeune : on disoit qu’elle avoit été belle ; mais il n’y paraissoit plus. Ne pouvant donc faire usage d’une beauté passée, elle se tourna du côté de l’intrigue, à quoi son esprit étoit naturellement porté. Elle tira le secret de ses compagnes, se rendit nécessaire à Monseigneur, et obtint par là de la cour de quoi se marier.
Mademoiselle de Gontaut, sa sœur, avoit de la beauté, peu d’esprit, mais une si grande douceur et tant d’égalité d’humeur qu’elle s’est toujours fait aimer et honorer de tous ceux qui l’ont connue. Le Roi la maria au marquis d’Urfé, qu’il fit menin de Monseigneur.
Mademoiselle de Tonnerre n’étoit pas belle, mais bien faite, folle et malheureuse.
Charmante Roquelaure,
Votre mari discret,
Vous aime et vous adore,
Et sait qu’on vous a fait
Flon, flon, laridondaine,
Flon, flon, laridondon.
Croyez-moi, belle Roquelaure,
Si cet enfant qui doit éclore
De votre heureux accouplement,
À le nez fait comme son père,
Un si terrible changement
Découvrira tout le mystère.
Un autre couplet fait allusion aux amours prétendues de mademoiselle de Laval avec Fontrailles :
Fais-nous savoir encore
Pour quel fâcheux discours,
La belle Roquelaure
À chassé ses amours ?
Un amant téméraire
Grand seigneur indiscret,
À dit, dans sa colère,
Ce qu’il n’avait pas fait.