Aller au contenu

Page:Caylus - Souvenirs et correspondance.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

duc de Richelieu, menin de Monseigneur, et un bien considérable, lui donnoient tous les agrémens qu’on

    Jean de Courcillon
    Pour divertir Sophie,
    Lui conta tout au long
    Sa généalogie ;
    Elle lui dit dormons,
    Car peu je m’en soucie.

    Jean de Courcillon
    Jugeant bien que Sophie
    N’entendoit pas raison,
    Voulut faire folie ;
    Mais tout lui fit faux-bond ;
    Dont peu je me soucie.

    Jean de Courcillon
    Dit alors à Sopbie :
    Pour une autre saison
    Remettons la partie,
    Le printemps n’est pas bon ;
    Dont peu je me soucie.

    Jean de Courcillon
    Par grande modestie,
    Couvert d’un caleçon
    De manière jolie,
    Baisa trois fois au front
    Son épouse Sophie.

    Jean de Courcillon
    Par grande prud’hommie,
    D’or fait faire un poëlon
    Pour cuire la bouillie
    Au prétendu poupon
    Qu’il aura de Sophie.

    Jean de Courcillon
    Croit amuser Sophie
    De ducats, ducaton,
    Perles et pierreries,
    Mais l’amour est fripon,
    Et d’or peu se soucie.

    Jean de Courcillon
    N’entend pas raillerie,
    Et charmé de son nom,
    Il est tout en furie
    Qu’on l’ait mis en chanson ;
    Dont peu je me soucie.