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du malheur d’une fille de condition réduite à une si grande pauvreté, lui donna une pension de deux mille livres[1], avec laquelle madame Scarron se mit dans un couvent, et ce fut aux Hospitalières du faubourg Saint-Marceau. Avec cette modique pension, on la vit toujours honnêtement et simplement vêtue. Ses habits n’étoient que d’étamine de Lude, du linge uni, mais bien chaussée et de beaux jupons ; et sa pension, avec celle de sa femme de chambre et ses gages, suffisoient à sa dépense ; elle avoit même encore de l’argent de reste et n’a jamais passé de temps si heureux. Elle ne comprenoit pas, disoit-elle alors, qu’on pût appeler cette vie une vallée de larmes[2].
- ↑ À propos de ce passage. M. Feuillet de Conches, remarque judicieusement combien il est peu naturel que le-seul petit fait d’une chaste réserve de madame Scarron à l’endroit du surintendant eût pu motiver d’abord l’admiration de ses amis, puis celle de la reine et enfin le don d’une pension. « Un pareil récit, dit-il, serait, ce me semble de nature à faire douter de l’auteur. N’eût-ce pas été faire de Fouquet un Minotaure et de mademoiselle Scarron une héroïne à bien bon marché. Le texte de mademoiselle d’Aumale rectifie tout cela. Après avoir raconté l’anecdote absolument dans les mêmes termes que madame de Caylus (c’est évidemment le même texte), elle écrit deux grandes pages d’autres anecdotes édifiantes et de pratiques pieuses de madame Scarron qui devaient lui concilier l’estime de tout le monde. Et c’est seulement après tous ces récits qu’elle conclut en disant : cette conduite et la juste admiration qu’elle causa parvinrent jusqu’à la reine, etc. Voltaire a retranché les deux pages qui se liaient à l’ensemble du récit de madame de Caylus comme le fait mademoiselle d’Aumale, parce que les anecdotes rapportées n’avaient rien de piquant, et surtout qu’elles touchaient à de minutieux détails de dévotion. » (Causeries d’un curieux, tome II, p, 515.)
- ↑ Il paraît, cependant qu’elle essaya de porter remède à sa