Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/109

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J’ai médité sur le mystère de tes naissances, sur le jeu de tes incarnations ; et j’ai vu la souffrance dont Tu te meurs sans cesse, ô Toi, qui ne peux mourir, et te retrouves toujours face à face avec l’horreur de ton néant.




Tu es le sacrificateur et la victime ; Tu jouis et Tu souffres ; pour te sentir vivre, Tu recherches jusqu’aux voluptés de la douleur.




La rose nous révèle ta beauté ; le cèdre, ta force ; la lune et le soleil, ton amour : — les vents et l’Océan nous révéleraient-ils l’éternel tourment de ton âme ?