Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/126

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Dans un désert du ciel, le Soleil autrefois vivait en solitaire ; et, comme un ermite tourmenté d’amour, il errait triste et il pleurait. Allah lui dit alors : « Répands ton âme ; tes pleurs d’amour seront les rayons d’or, dont tu baigneras les êtres ; crée, comme j’ai créé ; aime, comme j’ai aimé. »

Et, comme un torrent, de l’âme du Soleil jaillit l’immensité de ses désirs, l’immense foule de tous les êtres.




Je suis le charbon, ô Allah ! Tu es le vent qui l’enflamme ; je suis le charbon embrasé. Tu es le vent qui le consume.

Je suis la salamandre de l’amour divin : dans la flamme je bois la vie. Je suis le papillon que le feu brûle : dans de belles flammes je bois la mort.