Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/127

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Le soir, Râbiah montait sur la terrasse de sa maison, et dans la solitude elle s’écriait : « Ô Allah ! le bruit du jour s’éteint ; dans le silence des cours intérieures, l’amante se couche et rêve aux pieds de son amant ; et moi, je tends les yeux vers toi, je t’offre mes lèvres, je t’offre mon âme ; mon unique amant, je jouis de toi.

Et Râbiah s’affaissait éperdue, et les rayons de la lune comme des baisers tombaient sur ses seins, gonflés de soupirs.




Les aurores sont des roses rouges, qui fleurissent et meurent à tes pieds.

L’Orient chante ta splendeur. Le Soleil se lève, et comme un prophète proclame ta gloire à l’univers.

Le silence du désert est rempli de ton