Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/146

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Je suis le Tout et le centre du Tout. Je suis la source des couleurs, l’origine des qualités. J’étais la nuit muette, j’ai créé la lumière, pour sentir vibrer tout mon être. J’étais l’éternité et j’ai créé le temps, afin de me sentir vivre. J’étais l’infini, j’ai créé les êtres, afin de me sentir aimer. — Dans le miroir des mondes, ô Dschelaleddin, j’ai voulu contempler mes rêves.




Je suis en tout, je suis partout : je suis la splendeur du soleil, je suis la clarté de la lune. Je suis la chaleur qui vous baigne, et je suis l’air qui vous fait vivre. Je suis la rosée pâle qui tombe des étoiles, et pénètre dans le cœur des plantes. Je suis le rayon de la nuit qui coule aux profondeurs du sol, et s’y cristallise en diamants. Je suis partout, je suis en tout : je suis le parfum dans la fleur ; je suis la