Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/27

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Nous portons tous, comme le vieil Atlas, le poids de plusieurs cieux, l’ennui de plusieurs siècles, et je crois par instants que l’Infini même ne travaille que pour se distraire.




La vie est un poison, rapide ou lent, mais qui, grâce à Dieu, tue toujours.




En pleine mer, j’ai souvent pris plaisir à me perdre par la pensée dans le gouffre qui était sous moi, à descendre en ces profondeurs insondables, où nagent des monstres inconnus, où s’épanouissent des fleurs et des coquillages ignorés, et où le remous par instants soulève de muets cadavres, débris d’anciens naufrages. —