Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/45

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Gourmand, lascif, criard et pillard, oui, le vieux singe est toujours là. Mais le singe quelquefois se transfigure, et, sublime, ressemble à Dieu.




Il le faut reconnaître, la plupart des hommes sont médiocres, — ni tout à fait bons, ni entièrement mauvais, — et aucun des efforts, tentés jusqu’à ce jour pour les élever, et les maintenir un peu plus haut que cette médiocrité naturelle, n’a encore pu réussir. L’animal est toujours sous la peau humaine, gardant obstinément sa luxure, sa gourmandise, son avarice ou sa paresse, tous ses sales péchés capitaux. Quelques hommes doués de génie, de vertu, de ruse ou de force, se séparent, se distinguent, commandent, et le troupeau suit.

Des naïfs et des habiles parlent et par-