Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/59

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les animaux ; nos passions ne sont que les passions de la brute, parées de brillants mensonges ; nos éclairs de génie ne sont que des névroses ; nos prophètes, des hallucinés, et nos religions, des fantômes créés par nos tristes cerveaux. L’antique voile est tombé : pour fin de tout, c’est la tombe ignoble, la mort sans phrases

Et il est encore des gens qui mangent, boivent, dorment, et engendrent tranquillement !




Le drame de la vie perd chaque jour de sa gravité, de son sérieux, de son importance, de sa beauté scénique, et risque de se transformer en vulgaire et plate comédie bourgeoise d’une irritante et intolérable médiocrité.