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Page:Cazals - Le Jardin des ronces, 1902.djvu/19

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xiii
préface

… un peu Lauzun, presque Brummel,

comme a dit, sans doute pour l’embêter, un autre de ses amis, Gustave Lerouge[1] ; puis fatal, très Delacroix.

D’ailleurs, ces habits-là ne durent pas. Ce sont les poètes, ces tailleurs pour dames, qui les fabriquent et… autant en emporte le vent !

Tout petit garçon. Cazals, par ses caricatures hurleuses, était un étourdissant chansonnier. En peinture, il fredonnait, puisque le rapide fusain est un air sans parole à côté du grand opéra de la couleur ! Il n’avait ni prétention, ni fausse modestie… Aujourd’hui… c’est un artiste. Il sait trop ce qu’il fait. Sur la lueur féroce de son rire d’enfant, le joli sabre au clair de ses charges, est tombée la vie ; la vie, ce manteau vulgaire qui s’épaissit au fur et à mesure qu’on le porte et se fait si lourd qu’un beau matin il nous étouffe.

Cazals, « le pauvre F.-A. C. », est devenu sérieux. Il a appris ce que coûtent les amitiés dont on a le droit, pourtant, d’être fier ; il a compris que nous devons tous endosser le froc du bourgeois, histoire de ne pas être dévorés par le Bourgeois (les loups, et les moines, ne se mangent pas entre eux !) Il a arboré les moustaches en crocs, une voix presque fausse. Il est chansonnier, littérateur et dessinateur pour de bon,

Car, que de vices, las ! aux noirceurs sans égales,

que

Jeunesse, esprit, gaîté, bonté, simplicité !

  1. Voir in fine. (Appendice, page 174)