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xii
préface

l’art, mais c’était irrésistible et, surtout, lancé à point.

Je me retourne pour voir l’impertinent et je découvre un gamin de quinze ou seize ans, assis en quatre, ce chiffre 4 si cher aux altitudes de Méphisto : Cazals, griffonnant sur son genou.

Je passe le papier à mon voisin, qui le repasse à sa voisine, et le fou rire se comumnique en traînée de poudre…

… « Les destinées de la France ».
… « Danser sur un volcan ! »

Nous avions très envie de danser, oui !

Pas content, l’orateur.

Cazals lançait toujours des petits papiers. Il a, je crois, sacrifié, ce soir-là, tout son calepin aux appétits de la foule. Les petits papiers volaient, d’un bout de la salle à l’autre, telles des ailes de mouettes rasant la mer pour annoncer la tempête.

La phraséologie politique plia les siennes !

À cette époque, F.-A. Cazals ne portait ni monocle avertisseur d’incendie, ni jabot de dentelles, ni pantalon à la houzarde. Il riait, simplement, des farces qu’il faisait. Cela le vêtait d’une belle lumière de jeunesse :

… Et ça n’a rien qui nous épate,
Attendu que le rire en ses yeux bruns a lui.

Il avait l’aspect d’un gentil Arlequin, narines retrous, sées, lèvres goulues et rouges, cheveux furieux, pas de moustaches, toute sa finesse dans sa main, une main longue et fluette, une petite batte.

Plus tard, hélas ! il a tenté la pose 1830.