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l’apparence de fièvre ataxique ou adynamique, suivant que c’est le délire ou la prostration qui prédomine. Quelquefois l’infection purulente s’annonce de prime abord par un appareil formidable de troubles généraux ; mais plus souvent elle ne donne lieu d’abord qu’à des désordres fonctionnels assez modérés, tels que du malaise, de la faiblesse, des horripilations vagues, des sueurs intempestives, quelques légers accès de fièvre, et ce n’est qu’au bout de deux ou trois jours que les symptômes acquièrent une intensité proportionnelle à la gravité de la maladie. Ils persistent alors jusqu’à la fin, sans rien perdre de cette intensité, et l’on observe de temps en temps des redoublements pendant lesquels ils atteignent un degré extrême de violence. C’est pendant un de ces redoublements que souvent les malades expirent ; d’autrefois, ils succombent après une agonie de quelques heures.

Quant aux abcès métastatiques, ils parcourent leur période avec rapidité, et sans exciter dans la partie qu’ils affectent aucun symptôme inflammatoire tranché ; quelquefois de la douleur, mais jamais ni rougeur, ni chaleur, rarement quelque tuméfaction, de sorte que, suivant la remarque de J.-L. Petit, ils accomplissent leur évolution d’un jour à l’autre et se montrent tout formés avant qu’aucune altération locale en ait fait soupçonner l’existence. S’ils donnent lieu parfois à quelques troubles fonctionnels, c’est en provoquant dans les tissus qui les renferment un travail inflammatoire qui peut se propager jusqu’aux membranes séreuses des cavités splanchniques.