Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/12

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Des conditions topographiques et climatériques du département, que devons-nous conclure par rapport à la race que nous étudions ? C’est que le Gers, comme toute contrée, possède dans son atmosphère, dans la nature de son sol, dans son agriculture la mesure de l’ampleur et de la taille de ses bestiaux. Le climat dont nous jouissons est tempéré, et ce climat convient essentiellement à un bœuf de taille moyenne, au tempérament sanguin ; il est plus petit, plus nerveux dans, les pays chauds, plus lourd, plus lymphatique au contraire dans les pays froids. Nos prairies ne donnent point des fourrages aqueux ni assez abondants, l’atmosphère n’est pas suffisamment imprégnée d’humidité pour que les animaux prennent un développement considérable, pour que leurs muscles s’entourent d’une masse de tissu conjonctif, en un mot pour produire en eux tous les attributs du tempérament lymphatique. D’un autre côté, grâce à la chaîne des Pyrénées, le climat n’est point assez chaud pour exercer son influence sur notre race bovine et lui communiquer des caractères opposés ; en effet dans les pays chauds les plantes renferment beaucoup de principes alibiles sous un petit volume, l’air sec pousse rapidement à la peau, et pour les animaux il en résulte un resserrement des tissus fortifiant leur complexion au détriment de leur ampleur. Le département du Gers tenant le milieu entre les pays froids et les pays chauds par sa position topographique, par la qualité des fourrages qu’on y récolte, se trouve donc dans les meilleures conditions pour entretenir cette race de bœufs vraiment remarquable par sa souplesse et par sa vigueur.