Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/53

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destinés exclusivement à la boucherie, le bistournage pratiqué de un à deux mois est une bonne mesure.

Quant à la castration de la vache, quel avantage en retirerait-on pour la vache gasconne ? Nous ne pensons point que les avantages résultant de cette opération soient aussi considérables qu’on a bien voulu le dire. La vache castrée prend facilement sa graisse, sa viande est de bonne qualité, l’expérience le prouve ; mais pour cela il faut l’abattre jeune et dans un état satisfaisant d’embonpoint. Or, nos vaches, lorsqu’on les livre à la boucherie, sont déjà vieilles et épuisées de fatigue ; dans ce cas, la castration ne produirait aucun résultat et la viande ne serait point rendue meilleure. Pour obtenir ces résultats, il faut châtrer la vache alors qu’elle est encore jeune. Mais chez un animal jeune l’opération est-elle indispensable pour qu’il puisse s’engraisser, et les génisses destinées à la boucherie ne prennent-elles point facilement la graisse ? À notre avis, la castration ne serait nécessaire que pour les vaches taurelières, c’est-à-dire celles qui ne donnent pas de lait, qui ne peuvent pas être fécondées et qui maigrissent, quelque nourriture qu’on leur donne.

Il n’y a donc pas intérêt à pratiquer cette opération à laquelle on a à peu près renoncé aujourd’hui. D’un autre côté les dangers encourus par les animaux opérés, sont loin de compenser les avantages, si toutefois avantages il pouvait y avoir. Et par le procédé Chartier, malgré qu’on l’ait tant préconisé, ces accidents n’ont pas toujours été évités, alors même que ce genre d’opération était pratiqué par son inventeur.