Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/52

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par la castration, l’animal acquiert plus d’aptitude à la production de la viande. Dans le cas où l’on chercherait exclusivement à développer les masses musculeuses afin d’obtenir un plus fort rendement pour la boucherie, il y aurait tout avantage à bistourner les jeunes produits dès l’âge de deux mois. Ce développement s’opère infiniment mieux : le train postérieur se fournit, la cuisse est tombante, les reins et les lombes acquièrent un plus grand volume, la graisse s’accumule avec rapidité, et on obtient d’excellents résultats. Nous pouvons citer, à l’appui de cette assertion, cet exemple rapporté par M. Serres dans le Journal des Vétérinaires du Midi, année 1853 : « Quatre bœufs de race gasconne, âgés de quatre ans, d’un poids à peu près égal, dont deux bistournés à l’âge de un mois et demi et deux à dix-huit mois, furent soumis à l’engraissement. Durant trois mois, ils mangèrent la même ration, qui consista en fourrages secs, son, fèves, maïs, pommes de terre, tourteaux de lin. Après ce délai, ils furent vendus le même jour et au même boucher : les uns, ceux bistournés à l’âge de un mois et demi, 650 francs ; les autres, 525 francs ; et l’acquéreur nous dit plus tard qu’il avait gagné plus sur ceux qui lui coûtaient 650 francs, attendu qu’ils avaient donné (toute proportion gardée quant au prix) plus de rendement, soit en suif, soit en viande, et la viande était de meilleure qualité. »

Nous concluons donc en disant que pour les animaux destinés au travail, on doit les bistourner à quinze, dix-huit mois, à moins que le train postérieur n’ait besoin d’être modifié avant cette époque, tandis que pour ceux