Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/193

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Il m’eût été trop difficile d’attendre la nuit dans mon auberge. Je sortis. Je marchai au hasard. Au détour d’une rue, je crus voir entrer dans un café ce Bernadillo qui accompagnait Soberano dans notre promenade à Portici. « Autre fantôme ! dis-je ; ils me poursuivent. » J’entrai dans ma gondole, et courus tout Venise de canal en canal : il était onze heures quand je rentrai. Je voulus partir pour la Brenta, et mes gondoliers fatigués refusant le service, je fus obligé d’en faire appeler d’autres : ils arrivèrent, et mes gens, prévenus de mes intentions, me précèdent dans la gondole, chargés de leurs propres effets. Biondetta me suivait.

À peine ai-je les deux pieds dans le bâtiment, que des cris me forcent à me retourner. Un masque poignardait Biondetta : « Tu l’emportes sur moi ! meurs, meurs, odieuse rivale ! »