salon regorgeait d’empiriques et de gens qui galopaient après les sciences occultes… » Il lui reproche particulièrement d’avoir élevé et disposé au mal le ministre Duchâtelet.
On ne peut croire que ces lettres, surprises aux Tuileries dans la journée sanglante du 10 août, eussent suffi pour faire condamner un vieillard en proie à d’innocentes rêveries mystiques, si quelques passages de la correspondance n’eussent fait soupçonner des conjurations plus matérielles. Fouquier-Tinville, dans son acte d’accusation, signala certaines expressions des lettres comme indiquant une coopération au complot dit des chevaliers du poignard, déconcerté dans les journées du 10 et du 12 août ; une lettre plus explicite encore indiquait les moyens de faire évader le Roi, prisonnier depuis le retour de Varennes, et traçait l’itinéraire de sa fuite ; Cazotte offrait sa propre maison comme asile momentané :
« Le Roi s’avancera jusqu’à la plaine d’Ay ; là il sera à vingt-huit lieues de Givet, à quarante lieues de Metz. Il peut se loger lui-même à Ay, où il y a trente maisons pour ses gardes et ses équipages. Je voudrais qu’il préférât Pierry, où il trouverait également vingt-cinq à trente maisons, dans l’une desquelles il y a vingt lits de maîtres et de l’espace,